Il m’est parvenu qu’une personne ayant lu mon témoignage concernant ma conversion à l’islam, s’est trouvé, en fermant mon livre, avec une question restée sans réponse : que ressent-on quand on a la foi ?
La question pouvant être comprise de deux manières différentes, je tâcherai de répondre aux deux aspects de celle-ci ; comment ressent-on la foi, comment sait-on qu’on est devenu croyant et comment la foi se ressent-elle dans le cœur.
Première question donc, comment ai-je su que la foi avait pénétré mon cœur.
Etant donné que j’ai recherché moi-même cette foi, en priant et en invoquant Dieu notamment, je dis dans mon livre que soudain, j’étais devenue croyante, et on peut donc se demander comment l’ai-je su…
Et bien, on sait qu’on a la foi quand on ne prie plus pour chercher quelque chose, mais qu’on prie par envie, qu’on sait qu’on ne pourra jamais plus arrêter cette prière, qu’elle a pris tout son sens. On sent qu’on prie avec ferveur, avec concentration, on ressent une certaine humilité, comme la certitude de se tenir debout et humble devant son Seigneur.
Auparavant, j’exécutais des gestes, je prononçais des paroles pour effectuer cette prière, mais elle était vide, vide de sens, sans âme. Je terminais mes prières en me demandant si ce que je faisais avait un sens, et en admettant la possibilité d’arrêter cette prière plus tard.
Soudainement, je l’ai exécutée avec bonheur, paix, sérénité, comme si cette prière avait été investie d’une âme, elle avait maintenant une raison d’être, et je sentais que j’y serais liée toute ma vie (si Dieu veut). Je ressentais une certaine ferveur, une dévotion, comme si je vouais tous mes sens et toute mon âme au Seigneur devant lequel je me tenais.
Les sentiments ressentis sont toujours difficiles à expliquer puisqu’ils ne sont pas matériels.
Ensuite, comment ressent-on la foi au quotidien ?
La foi est un sentiment fort d’union entre soi-même et Dieu, mais elle procure aussi un certain état d’esprit que l’on n’a pas lorsque l’on n’est pas croyant.
Quand on a la foi, on se sent beaucoup plus détaché de la vie terrestre, de laquelle on attend beaucoup moins par conséquent. Or moins on en attend de cette vie terrestre, plus on apprécie le moindre bonheur qu’elle nous offre et moins on s’afflige des malheurs qu’elle nous réserve.
On sent qu’on ne court plus après des choses superficielles et surtout éphémères comme le fait d’avoir un bon travail, d’acheter une belle maison etc… parce que l’on sait que ces choses ne sont pas utiles pour l’au-delà. Je ne dis pas que le croyant est quelqu’un qui se laisse aller au destin, et qui n’agit pas pour la vie présente, bien sûr que le croyant est actif dans le monde qui l’entoure, mais il ne s’afflige pas pour ce qui le dépasse.
L’islam nous enseigne entre autres la patience. Chaque personne est éprouvée dans ce monde, et le croyant est celui qui prend ces épreuves avec détachement et qui les aborde avec sérénité.
Voilà comment se ressent la foi, elle améliore le comportement et le ressenti de celui qui la possède, et elle lui fait goûter à la douceur d’une relation privilégiée avec le Créateur.
Avoir la foi c’est savoir. C’est avoir la conviction que l’on a trouvé la voie, c’est avoir un noble objectif (celui d’accéder au Paradis) qui motive chacun de nos mouvements. Un objectif si fort qu’il nous permet de surmonter les obstacles et de soulever des montagnes.
Je terminerai cette petite réponse en souhaitant à tous de goûter à la foi et de ne plus la quitter.